Il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour penser à son épargne. Encore faut-il choisir les bons placements selon son âge. Livrets, PEA, assurance vie, immobilier ou private equity… quels supports privilégier à quelle période de la vie, et dans quels objectifs ? Tous nos conseils, décennie par décennie.
Entre 20 ans et 30 ans : épargner en douceur et ouvrir un PEA
Avec un horizon de placement non défini, les belles années sont la période idéale pour commencer à mettre de l’argent de côté.
Les supports classiques du type livret A ou livret de développement durable, s’ils n’offrent qu’un rendement limité, ont toutefois l’avantage de conjuguer sécurité et liquidité. Une dépense imprévue ? Il suffit de piocher dans la trésorerie placée sur votre livret, disponible à tout moment sans fiscalité.
Pensez également à prendre date avec un Plan d’Épargne en Actions (PEA). Bonne nouvelle : depuis la loi PACTE de mai 2019, les jeunes de 18-25 ans rattachés au foyer fiscal de leurs parents peuvent souscrire un « PEA Jeunes », qui fonctionne comme un PEA classique. L’intérêt d’ouvrir un tel contrat dès aujourd’hui ? Profiter de ses atouts fiscaux à partir de la 5e année de détention. Pas besoin d’alimenter régulièrement votre PEA à ce stade : un versement unique de 100 euros suffit pour marquer la date anniversaire de votre enveloppe. Vous pouvez ensuite oublier votre PEA Jeunes, en attendant de pouvoir y épargner des sommes plus conséquentes.
Dès que vous quitterez le foyer fiscal de vos parents, votre PEA Jeunes se transformera en PEA classique et son plafond de versement passera de 20 000 à 150 000 euros.
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Entre 30 et 40 ans : acquérir sa résidence principale et investir le surplus sur une assurance vie
La trentaine marque généralement le début de la vie active. Vous êtes marié, pacsé, vivez seul ou en couple, vous avez peut-être déjà des enfants. Votre horizon de placement est encore lointain, 20 à 25 ans environ.
Si ce n’est pas encore fait, achetez votre résidence principale en misant sur l’effet de levier de la dette qui permet de vous enrichir à crédit. Vous profiterez ainsi de la valorisation de votre bien dans le temps. Vers l’âge légal du départ à la retraite (62 ans), vous aurez en principe terminé de rembourser votre crédit immobilier.
Côté placements financiers, c’est le moment de souscrire une assurance vie multisupport ou de revoir la stratégie d’allocation d’actifs sur votre enveloppe actuelle. Commencez par réaliser des arbitrages du fonds en euros de votre contrat vers le support en unités de compte, plus risqué mais aussi potentiellement plus rémunérateur. La part de votre épargne à placer sur un tel support ? 30 % à 40 % environ, moins si vous êtes sensible au risque ou prévoyez de racheter votre épargne à court terme pour concrétiser un projet.
Dans tous les cas, conserver une poche de liquidité toujours disponible est indispensable, tant pour parer aux imprévus que pour prévoir de futurs investissements (études des enfants par exemple).
Transmettre un patrimoine dans de bonnes conditions avec l’assurance vie
Transmis hors succession, le capital placé sur une assurance vie bénéficie d’abattements plus importants et reste soumis à des taux d’imposition inférieurs aux droits légaux. À condition toutefois d’effectuer vos versements avant 70 ans, car pour les sommes placées après cet âge, l’abattement maximal de 152 500 € par bénéficiaire tombe à 30 500 € tous bénéficiaires confondus (hors conjoint survivant qui reste exonéré).
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Entre 40 et 50 ans, consolider et diversifier
Jusqu’à l’âge de 45 ans, vous pouvez encore profiter de l’effet de levier de la dette et souscrire un prêt bancaire conséquent avec un apport personnel minimal. Idéal pour réaliser un investissement locatif qui s’autofinancera grâce aux loyers perçus.
Avec un pic de salaire atteint généralement durant cette décennie, le moment est venu d’alimenter le PEA ouvert 20 ans plus tôt (devenu un PEA classique depuis que vous avez quitté le foyer fiscal de vos parents). Ce support vous permet d’investir en actions d’entreprises européennes dans la limite de 150 000 euros, sans alourdir votre fiscalité. En l’absence de retrait, les dividendes et plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu après 5 ans (hors prélèvements sociaux de 17,2 %). Bonne nouvelle si vous êtes en couple : chaque conjoint peut ouvrir un PEA, augmentant ainsi les plafonds de versement et donc, la portée de l’avantage fiscal.
Par ailleurs, depuis la loi PACTE, le fonctionnement de cette enveloppe s’est considérablement assoupli : un retrait entre 5 et 8 ans de détention n’entraîne plus la fermeture du contrat et vous pouvez continuer à l’alimenter dans la limite du plafond de versement.
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Les plus audacieux oseront le private equity, l’investissement dans des sociétés non cotées, via l’achat de parts de FCPR (fonds commun de placement à risque), de FCPI (fonds commun de placement dans l’innovation) ou de FIP (fonds d’investissement de proximité), accessibles dans la poche unités de compte d’une assurance vie ou au sein d’un PEA-PME. Prévoyez toutefois le blocage de vos parts et donc l’indisponibilité de vos investissements pendant toute la durée du fonds (10 ans ou plus).
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À partir de 50 ans : préparer sa retraite et financer ses futurs besoins
Propriétaire de votre résidence principale, détenteur d’un PEA et d’une assurance vie, c’est le moment de réduire votre exposition aux actifs risqués et de réfléchir aux différents scénarios de sortie de vos placements financiers.
Pensez tout d’abord à recentrer progressivement votre épargne vers le fonds en euros de votre assurance vie. Si vous avez ouvert votre contrat depuis plus de 8 ans, vous pouvez envisager une sortie en capital, plus avantageuse fiscalement qu’une sortie en rente viagère puisque les rachats partiels programmés bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 € (le double pour un couple). La rente, elle, reste soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu sur une partie de son montant.
En revanche, rien de vous interdit de cumuler cette sortie en capital avec une sortie en rente viagère de votre PEA, exonérée d’impôt sur le revenu après 8 ans (hors prélèvements sociaux).
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