Alix De Renty
Nouvelle fenêtreProfil LinkedIn de Alix De RentyDirectrice d'équipe Banque Privée
En savoir plusDécouvrir ses articles« Les gens n’achètent pas des biens et des services, mais des relations, des histoires et de la magie », affirme l’entrepreneur et conférencier américain Seth Godin. C’est encore plus vrai pour les objets de luxe. Les maisons prestigieuses se revendiquent toutes d’une tradition et de valeurs dont sont empreints leurs produits, et auxquels les acheteurs cherchent à s’associer.
En effet, acheter un produit de luxe est une expérience à part entière qui confère à l’acquéreur un sentiment d’exclusivité et d’appartenance à la marque, son savoir-faire et son ADN.
Voilà pourquoi, au-delà de sa valeur marchande, un objet de luxe emporte un symbolisme fort que le détenteur est fier d’afficher, également comme marque de bon goût.
L’industrie du luxe « retail » regroupe une grande typologie de produits haut de gamme : vins et spiritueux, vêtements, cosmétiques, montres, bijoux, sacs à main… Un bien de luxe est associé à une forme de rareté et d’exclusivité, des critères qui s‘apprécient différemment selon les secteurs et les produits.
Le critère de goût personnel pour le plaisir de porter son objet de temps en temps est souvent le seul qui prévaut. 88 % des Français perçoivent l’achat de luxe comme l’occasion de se faire plaisir avant tout1.
Depuis toujours, les marques prestigieuses innovent pour rehausser la sensorialité de l’expérience client et éveiller l’envie du consommateur.
Couleurs rares, séries limitées, éditions artistiques, nouveaux actifs digitaux associés tels que les NFT (non-fungible tokens), collaborations inédites avec des stars de la musique ou du sport artistes contemporains… toutes ces initiatives peuvent provoquer un fort désir d’acquérir l’objet convoité et encourager l’acheteur à sauter le pas !
À moins d’envisager une éventuelle revente à court ou moyen terme, l’achat d’un produit de luxe ne nécessite généralement pas un suivi rapproché des tendances, comme un changement de direction artistique au sein des maisons ou le classement annuel des marques sur des sites spécialisés.
En particulier, un premier achat de luxe concerne souvent une pièce classique ou intemporelle qui préserve sa valeur au-delà des fluctuations de la mode.
En revanche, les collectionneurs auraient davantage intérêt à suivre les évolutions de marché, voire à comprendre ce qui fait la qualité intrinsèque des produits et justifie leur potentiel de valorisation : rareté des matériaux, exclusivité du savoir-faire, degré d’innovation…
Pour certains objets emblématiques, la dimension plaisir peut aller de pair avec la notion d’investissement. Ce qui conduit l’acheteur à s’interroger sur le potentiel de revente du produit sur le marché du luxe d’occasion.
Longtemps délaissé par le segment du luxe lui-même, le marché de la seconde main est aujourd’hui en plein essor, stimulé par la conscience écologique, une meilleure accessibilité économique et l‘intérêt renouvelé pour des pièces vintage. En particulier, la popularité des collections en édition limitée et l’augmentation des prix accentuent la rareté des produits neufs, encourageant les amateurs à se tourner vers des alternatives plus accessibles.
Internet a largement contribué à la démocratisation du marché du luxe d’occasion, comme en témoigne la présence d’acteurs 100 % digitaux tels que Vestiaire Collective et Collector Square qui structurent ce segment sur la toile. Les marques se lancent également, à l’instar des plateformes en ligne « pre-owned » de Rolex, Balenciaga ou encore Valentino. Bijoux, vêtements, montres… toutes les catégories de produits sont concernées.
En 2022, le marché européen du luxe d‘occasion représentait 16,6 milliards d’euros. Il devrait atteindre près de 26,5 milliards d’ici 20282.
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