Laure Varastet
Nouvelle fenêtreProfil LinkedIn de Laure VarastetIngénieure patrimonial
En savoir plusDécouvrir ses articlesEn décembre 2018, ODDO BHF Asset Management a lancé ODDO BHF Artificial Intelligence, le premier fonds thématique investissant dans l’intelligence artificielle qui utilise lui-même cette technologie dans son processus d’investissement. Composition, caractéristiques, sélection des valeurs… Brice Prunas, gérant du fonds chez ODDO BHF, nous en dit plus sur les spécificités de ce produit unique sur le marché de gestion d’actifs.
Les nouvelles technologies ont toujours fait partie de la vie professionnelle de Brice Prunas. « Ce secteur a constitué le fil conducteur de mes 20 ans de carrière, consacrés à l’analyse financière des sociétés technologiques », précise-t-il. C’est en vertu de cette expertise qu’il rejoint le groupe ODDO BHF en octobre 2018, dans le but de créer une série de fonds thématiques innovants dont le premier sera dédié à l’intelligence artificielle (IA).
Commercialisé depuis bientôt un an, le fonds ODDO BHF Artificial Intelligence est une première dans l’industrie de la gestion d’actifs : « Ce produit est totalement unique, tant par sa composition que par sa conception », affirme Brice Prunas. Véritable innovation de rupture, le fonds représente aussi une percée pour le Groupe, désormais positionné sur cette technologie incontournable au fondement de toutes les autres :
« L’intelligence artificielle est une révolution silencieuse qui se déroule sous nos yeux et qui va transformer tous les secteurs de la société et de l’économie ».
Pour Brice Prunas, cette gamme de fonds est à l’intersection de 2 enjeux majeurs pour les gestionnaires d’actifs : « Le développement de la gestion thématique, qui trouve un fort attrait auprès des investisseurs, et l’arrivée du machine learning dans la finance, dans le trading d’abord puis progressivement dans l’investissement et la sélection de valeurs. Ce fonds nous permet donc de faire d’une pierre 2 coups ! », résume-t-il.
Investi dans des titres d’entreprises internationales, le fonds se compose de 60 valeurs de secteurs variés : « Nous investissons aussi bien dans des industries bénéficiant de l’IA, comme l’automobile, l’aéronautique ou l’assurance, que dans des entreprises technologiques spécialisées dans le big data ou le machine learning », détaille Brice Prunas. Le point commun ? Ces entreprises créent toutes de la valeur économique à partir de l’IA ou en tire un avantage compétitif.
Mais comment trouver les meilleures parmi toutes les valeurs liées à l’IA partout dans le monde ? Réponse : en mobilisant l’IA ! Concrètement, la sélection se déroule en 3 phases. La première consiste à sélectionner les 300 meilleures actionActionC’est une part de société dans laquelle une personne investit. Acheter une action, c’est donc mettre un capital à la disposition de l’entreprise, qui, à la fin de l’exercice financier, peut reverser une part de ses bénéfices (appelée « dividende ») à ses actionnaires.s mondiales grâce à des algorithmes de machine learning qui analysent 4 millions de données par jour. Mission impossible pour un humain. « Grâce au traitement du langage naturel, ces algorithmes sont capables de faire non seulement de l’analyse sémantique, en se référant à une bibliothèque de mots-clés, mais aussi de l’analyse de sentiments à partir de données non structurées, comme le contenu d’un e-mail ou d’une présentation PowerPoint », ajoute Brice Prunas. Du jamais-vu en asset management.
Une fois ces 300 valeurs sous la main, le processus repart de zéro. « Il faut en sélectionner 60, mais là, c’est une autre mécanique qui s’enclenche », précise M. Prunas. Le modèle quantitatif multifactoriel baptisé « Algo 4 » intègre ici des données structurées – Valorisation, Qualité, Momentum et Taille de l’entreprise – afin d’identifier les 60 valeurs qui présentent les caractéristiques les plus intéressantes sur le plan financier et du risque.
Enfin, la dernière étape du processus d’investissement prévoit une revue du portefeuille par les gérants du fonds :
« La machine de l’IA a beau être bien huilée, on ne peut pas se passer de cerveau humain »,
explique Brice Prunas. L’objectif ? Repérer d’éventuelles erreurs ou incohérences, ajuster le portefeuille en retirant ou en remplaçant certaines valeurs : « Pour l’heure, seul un humain est capable de réaliser des arbitrageArbitrageOpération consistant à désinvestir une partie ou totalité du capital sur un ou plusieurs supports en vue d’un investissement sur un ou plusieurs supports.s de ce type ».
En termes d’allocation géographique, le fonds est majoritairement investi en valeurs de sociétés américaines (62 %), suivi par des entreprises japonaises (11 %) puis européennes. Au niveau de la répartition sectorielle, les valeurs technologiques représentent près de 60 % du portefeuille, le reste se répartissant entre les secteurs industriels, des télécoms et médias, de la consommation, de la santé… Enfin, le fonds est investi à 40 % en titres de petites et moyennes entreprises.
Mais rien n’est inscrit dans le marbre. « Un fonds investit dans l’IA est par nature dynamique et évolutif. Nous recevons des alertes tous les mois sur les titres en portefeuille, une mise à jour sémantique est effectuée tous les 6 mois et la mécanique tourne tous les 3 mois. Le portefeuille change ainsi tous les ans », indique Brice Prunas.
Les clients privés souhaitant bénéficier du potentiel de rendement du fonds ODDO BHF Artificial Intelligence peuvent le souscrire dans le cadre d’une assurance vie ou d’un compte-titres classique.
« En revanche, vous ne pourrez pas détenir ce fonds dans votre PEA puisqu’il n’est pas exclusivement composé de valeurs européennes »,
rappelle le gérant. En 6 mois de commercialisation, le fonds a dépassé les 50 millions de dollars d’encours et surperformé son benchmark, l’indice MSCI World Developed Countries, de 1,7 %. Une belle performance pour une innovation de rupture.
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